Masques et statues Kota du Gabon
(Voir les masques et statues Kota actuellement en vente)
(Source carte : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Le peuple Kota
Installés à l’est du Gabon, près de la frontière de la République du Congo, le groupe Kota compte plusieurs tribus - dont les plus connues sont les Mahongwé, les Sango, les Obamba et les Shamayé – qui partagent les mêmes rites et caractéristiques culturelles.
Probablement venus du nord, vers le XVIIIe siècle, ils vivent aujourd’hui dans les forêts qui occupent la vallée de la rivière Ogooué. Traditionnellement chasseurs, ils pratiquent aussi l’agriculture.
Les rites Kota
Autrefois, les Kota abandonnaient leurs morts, sans sépulture, dans la forêt. Puis, sous l’influence de tribus voisines (notamment les Fang), ils se mirent à enterrer leurs chefs, puis exhumer leurs ossements (principalement le crâne) afin de les placer avec d’autres objets chargés de pouvoirs magiques dans des reliquaires constitués de boîtes en écorce ou de paniers sur lesquels on élevait une statue – figure de reliquaire - qui évoquait l’ancêtre disparu.
Pendant longtemps, ces paniers ou boîtes reliquaires, appelés bwété, furent pieusement conservés jusqu’à ce que, au cours du XXe siècle, les croyances des Kota évoluent (probablement sous l’influence des colons) et provoquent l’abandon quasi général du culte des bwété. En 1964, un mouvement religieux appelé “le culte des demoiselles” entrepris même de détruire la plupart des objets traditionnels qui avaient pu subsister au motif qu’il suffisait, selon les croyances de ce mouvement, pour acquérir la force des ancêtres d’imiter leurs valeurs et leurs coutumes.
Auparavant les bwété, conservés dans un endroit clos situé au fond de la case du chef, étaient le point focal d’offrandes et de prières dont le but était d’apporter la prospérité au clan. Ils étaient utilisés aussi à l’occasion des cérémonies d’initiation des garçons et servaient à renforcer l’unité et la cohésion de la tribu.
Au sommet du bwété était placée une statue – une figure de reliquaire – évoquant l’ancêtre décédé et composée dans sa partie basse d’un pied en bois, généralement en forme de losange et, dans sa partie haute, d’une grande tête recouverte de fils ou de feuilles de cuivre. L’arrière de la tête était le plus souvent laissé à l’état brut, mais parfois un motif géométrique y était dessiné ; d’autres fois, certaines têtes étaient janiformes et présentaient donc deux faces cuivrées.
Les figures de reliquaire Kota
Représentations stylisées et abstraites de la figure humaine, les figures de reliquaire de l’ethnie Kota devenaient, par les offrandes qui lui étaient faites afin d’honorer le mort, le chemin conducteur entre les vivants et le mort.
Le cuivre, toujours présent sur ce type de statue, donnait un aspect brillant sensé repousser les ennemis potentiels.
Différents styles ont été répertoriés (par les occidentaux) selon les régions :
Les figures Mahongwe (également appelées Osyéba) ont un visage de forme ogivale recouvert de fils de cuivre horizontaux.
(Source : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Les figures Shamayé présentent un visage en forme d’amande recouvert de feuilles et de fils de cuivre, entouré par deux extensions latérales.
Le visage ovale des figures Obamba est recouvert de feuilles de métal et entouré de deux extensions latérales, ainsi que d’une haute coiffure.
Les figures provenant de la haute Ogooué ont un visage ovale, parfois surmonté d’une coiffure courbe, et des extensions latérales en forme de S.
(Source carte : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Les figures Sango sont très différentes et ne possèdent qu’une petite tête allongée sans extension latérale ni coiffure.
LES MASQUES KOTA
Ils sont rares !
Ce sont essentiellement des masques heaumes, appelés emboli, aux traits sobres, avec de larges sourcils dessinés sous une coiffure en crête et souvent des yeux tubulaires.
En bois brut ou le plus souvent recouverts de pigments blancs, ils apparaissaient durant les cérémonies d’initiation.
Il faut y ajouter bien sûr le célèbre masque Mahongwe dont on dit qu’il fut un des masques préférés de Pablo Picasso et qu’il lui servit de source d’inspiration pour certaines de ses œuvres, notamment les « demoiselles d’Avignon » (Je raconte l’histoire de cette inspiration dans Comprendre l’art africain)