Masques et statues Pendé de R.D.C.
(Voir les Masque Statues Pendé actuellement en vente)
Le peuple Pendé
Connus pour être l’un des seuls peuples à avoir eu l’audace d’affronter la puissance de feu des envahisseurs portugais, ce peuple fut surnommé par ses voisins – pour qui leur attitude confinait à l’inconscience – les Pendé : Ce qui veut dire « les révoltés ».
Longtemps après, quand éclata en 1931 la révolte des Pendé contre l'autorité coloniale du royaume de Belgique, les belges finirent par admettre qu’ils avaient bien affaire à un peuple d’insoumis. Les colons les appelèrent Tupende, ce qui veut dire : « petits révoltés » alors que les Pendé, eux, préfèraient se nommer Apende, ce qui veut dire : « grands révoltés ».
(Source carte : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Les cinq cent mille Pendé, principalement agriculteurs, ne sont pas gouvernés par une autorité centrale mais par des chefs de famille, connus sous le nom de djogo, parfois assistés par des nobles. Les jeunes hommes sont organisés en groupes d’âge et doivent passer par différentes initiations, y compris celle de la circoncision durant l’adolescence.
Les masques Pendé
L’art Pendé est très prolifique et présente une très grande variété de masques, plus inventifs et étonnants les uns que les autres :
On distingue en fait deux traditions artistiques qui proviennent des Pendé occidentaux, qui vivent le long de la rivière Lodango, et des Pendé orientaux qui habitent le long de la rivière Kasaï.
On trouve trois principaux types de masques chez les Pendé occidentaux :
Le premier, à longue "barbe", est appelé kiwoyo-muyombo. C’est probablement le plus connu des masques Pendé ; la façon particulière des yeux et de la bouche lui donne un air de sérénité et de bonté.
Le deuxième, connu sous le nom de Mbangu, montre des traits distordus qui évoquent une difformité physique (dus à une paralysie du nerf facial provoquée par une crise d’épilepsie, par exemple) ou morale (maladie mentale). Ces visages aux traits déformés sont caractérisés par l’opposition du blanc et du noir ou, comme ici, du rouge : Le blanc pour les esprits de la mort et le rouge ou le noir comme symboles des maladies et des infirmités. Ces deux couleurs tranchées sont également l’image du combat du bien contre le mal que le comportement et les accessoires du danseur complètent… Troublant pour un esprit occidental, habitué à la recherche de l’esthétisme, il n’est pas étonnant que ce type de masque soit souvent associé aux oeuvres du Picasso du début du cubisme.
Le troisième, un masque de chef appelé Phumbu, est notamment reconnaissable à sa coiffure divisée en trois parties.
Les masques associés aux Pendé orientaux sont appelés respectivement
minyangi : portés par des danseurs lors des cérémonies d’initiation, ils ont des yeux allongés, un menton pointu encadré d’une décoration géométrique incisée et colorée par des pigments rouges, noirs et blancs
et
le masque gifogo (ou giphogo). C’est un masque sacré, conservé précieusement dans la case cheffale, emblème d’investiture. Craint de tous, il est néanmoins un émissaire efficace pour s’adresser aux ancêtres. Sa morphologie très particulière, aux grands nez, yeux et oreilles, mais à la bouche inexistante, signifie : « Je sens tout, je vois tout, j’entends tout, mais je parle peu », ce qui est bien le signe distinctif du chef ! La base, ornée de triangles blancs et noirs, représente une barbe. C’est un bel exemple de la sujetion des formes à la signification…
(Source : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Le large masque panya-yombé (Celui-ci mesure 70 cm de large) et...
(Source : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart,
éditions Thames & Hudson)
... le grand masque (90 cm) phumbu a mfunu sont également portés durant les danses ou conservés pour décorer les maisons.
Les statues Pendé
Les statues, chez les Pendé occidentaux comme chez les Pendé orientaux, sont extrèmement rares.
(Source : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart,
éditions Thames & Hudson)
Représentant des ancêtres ou utilisées comme fétiches, elles ont des traits allongés et, parfois, des accessoires comme une corne insérée au sommet de leur tête.
Objets quotidiens Pendé
Plus que par leurs rares statues, les Pendé sont aussi connus par de nombreux objets utilisés dans le quotidien, principalement des amulettes, appelées ikhoko, taillées dans l’ivoire, le bois ou le métal qui représentent une tête humaine ou, parfois, un homme entier mais aussi par de nombreux objets de prestige qui renforcent l’autorité du djogo, le chef de famille : Sceptres, coupes décorées, mortiers à tabac, sifflets anthropomorphes, herminettes portées sur l’épaule ou tabourets caryatides. Ces tabourets sont extrêmement rares et difficiles à trouver car ils étaient généralement brûlés après le décès de leur propriétaire (Le tabouret, en Afrique, est un objet personnel : cf. Comprendre l’art africain).
Variantes du nom Pende :
Certaines formes du nom Pendé ont déjà été évoquées ci-dessus : Apende, Bapende, Ba-Pende, Masangi, Masanji, Masindji, Pande, Pendes, Phende, Pindi, Pinji, Tupende