Masques Kwélé de la République du Congo
(Voir les masques Kwele actuellement en vente)
L'ethnie Kwele
Les Kwélé, depuis longtemps réputés en occident pour leur art des masques (cf. ci-dessous), sont établis au nord-ouest de la République du Congo, à l’extrême-est du Gabon et, pour quelques-uns, dans le sud du Cameroun.
(Source carte : L'Art tribal d'Afrique noire de J-B Bacquart, éditions Thames & Hudson)
Ils pratiquent une agriculture de subsistance et parlent le Bekwel (ou Bekwil), une langue bantoue d’où provient leur nom (NB : Les langues bantoues, au nombre d’environ quatre cents, sont les langues parlées – par plus de trois cents millions d’individus - dans toute la moitié sud de l’Afrique, identifiées et répertoriées comme telles au milieu du 19ème siècle par le linguiste allemand Wilhelm Bleek)
Les masques Kwélé
Aucune statue chez les Kwélé, seulement des masques, parmi les plus stupéfiants et les plus remarquables de toute l’Afrique, parce que très spécifiques et fort différents de ceux des autres ethnies : Ils sont généralement plats, bicolores, à base de blanc (couleur liée à la fois à la lumière, à la mort et à la lutte contre les maléfices) obtenu par l’application avant chaque utilisation de kaolin, dans la partie centrale et de marron pour les bords ; ils sont principalement caractérisés par leur forme en cœur, leur nez triangulaire et leurs yeux bridés ou en forme de grain de café. Ils sont dénommés ekuk par les Kwélé.
Peu portés au cours des cérémonies d'initiation du culte des bwété, ils restaient le plus souvent accrochés dans les maisons pour protéger des mauvais esprits ou activer les forces bénéfiques habitant le bwété (panier reliquaire contenant les os des ancêtres – coutume empruntée à leurs voisins Kota auxquels ils sont souvent apparentés).
Les masques anthropomorphes sont désignés sous le nom de pibibuzé, ce qui signifie « homme ».
Les Kwele ont également produit des masques zoomorphes, à l’aspect géométrique, représentant antilope, phacochère ou gorille. Ces masques avaient une fonction bien précise liée à la cohésion du village :
Chaque village était composé de plusieurs lignages (familles). Chaque lignage avait à sa tête un chef de famille qui se trouvait en compétition avec les autres chefs de famille des autres lignages pour devenir chef du village. Le village comprenait des prêtres et un homme de paix dont le rôle était d’éviter que la compétition pour devenir chef de village ne tourne à l’affrontement. La cohésion du village dépendait donc de l’habileté de l’homme de paix, de l’autorité du chef du village.
Pour renforcer cette cohésion, les Kwélé avaient emprunté à leurs voisins Kota le culte du bweté. La célébration de cette festivité qui durait une semaine était décidée lors d’une réunion des principaux chefs de lignage. Au début de ce rituel, les hommes partaient dans la forêt chasser l’antilope dont la chair, agrémentée d’herbes médicinales, devait être mangée lors du repas de clôture de la cérémonie qui réunissait tout le village. Alors que les hommes étaient partis depuis un ou deux jours et que femmes et enfants étaient restés au village, des masques représentant une antilope avec deux grandes cornes faisaient leur apparition au village et conviaient femmes et enfants à des chants et des danses.
Le village s’animait encore plus quand les chasseurs revenaient avec leur butin.
D’autres fêtes masquées, liées au culte du Bwété, sont destinées à éradiquer les jeteurs de sorts ; d’autres encore sont organisées à l’occasion de cérémonies d’initiation et de levées de deuil.
Le masque Kwele "Picasso"
Parmi d’autres masques existants chez les Kwélé, il faut naturellement signaler un particulièrement célèbre…
…pour avoir inspiré Picasso dans la création de sa fameuse œuvre l’Atelier, huile sur toile datée de 1927 – 1928
(C’est en tous cas la réputation qu’on lui a faite : A chacun de juger)