Superbe masque Kifwebe masculin en bois, aux scarifications typiques de l'ethnie Songye de la République Démocratique du Congo

Hauteur : 47 cm, largeur : 23 cm, traces de stockage "humide" (voir photos)

L'ethnie Songyé

Les Songye (ou Songe), voisins des Luba auxquels ils sont apparentés par des ancêtres communs, comptent approximativement 400 000 membres installés au sud-est de la République Démocratique du Congo sur un plateau recouvert de savane et de forêts. Divisés en de nombreux sous-groupes, ils sont gouvernés par un chef "central", le yakitengé, dont la fonction demande qu'il ne montre pas d'émotions fortes, n'ait pas de contacts physiques avec les villageois et ne boive pas en public. Des chefs locaux, les sultani ya muti, gèrent et attribuent les terrains aux villageois.

Une puissante société secrète, le Bwadi Bwa Kifwébé, contrebalance leurs pouvoirs... Ses initiés sont seuls détenteurs des connaissances nécessaires pour s'adresser aux dieux.

Les masques Songye

Les Songye ont créé des masques impressionnants, aux traits puissants, qui sont utilisés pendant les cérémonies liées à leurs sociétés secrètes.

Le masque le plus connu est celui porté par les initiés de la société secrète Bwadi Bwa Kifwébé (cf. supra), appelé Kifwébé, ce qui signifie "masque" en langage Songye. Son visage est recouvert de scarifications linéaires incisées et montre une bouche rectangulaire et un nez allongé placé entre des yeux globuleux.

Le masque africain Kifwébé peut-être masculin (comme ici), avec une crête centrale - qui renvoie aux montagnes et à la direction de l'est d'où provient le soleil - ou féminin, avec une coiffure lisse, en relation avec la lune et les esprits bienveillants qui se réincarnent ; la taille de la crête sagitale du masque Songyé masculin indique sa puissance.

Il apparait durant les initiations, les circoncisions et les funérailles : le porteur du masque masculin, entièrement recouvert d'un costume de fibres végétales, adopte une attitude agressive et imprévisible destinée à encourager la conformité sociale, tandis que le porteur du masque féminin a des mouvements plus doux et contrôlés, destinés à stimuler la fertilité des femmes.

La caractéristique la plus évidente des masques Kifwébé sont ses stries dont les premiers colons pensaient qu'elles évoquaient les rayures de l'antilope. On sait maintenant que ces sillons représenteraient les galeries empruntées par les esprits venus fonder la confrérie chargée du contrôle politique et social du groupe et de transmettre l'enseignement symbolique concernant la signification de certains éléments de l'ordre naturel. Selon un mythe Songyé, ces stries seraient aussi la représentation du trajet des premiers êtres humains, nés du ventre originel, et leur cheminement patient, dans une sorte de labyrinthe, vers la lumière... Par extension, elles évoquent aussi le lent cheminement labyrinthique des initiés.

Les masques kifwebe occupent une place fondamentale dans la vie des Songyé, au point qu'on les retrouve aussi sculptés sur des panneaux, des boucliers, des tabourets, des ornements de bras (sous la forme de passeports)...

Variantes du nom Songye

On trouve de nombreuses variantes du nom de l'ethnie : Basengele, Basonge, Basongo, Basongye, Bassonge, Bayembe, Kisongye, Sengele, Songe, Songhe, Songyes, Wasonga, Yembe