Superbe tabouret monoxyle, en bois, qui provient de l'ethnie Baoulé de Côte d'Ivoire

Dimensions : 31 x 15 x 13 cm

Les sièges africains

L'usage du siège est fondamentalement différent en Afrique de celui qui en est fait en Occident : Le siège africain se transporte alors que nos sièges ont leur place attitrée dans ia maison :

« Dans les villages, après la sieste, les hommes se dirigent vers la cour d'une maison amie en portant chacun sous le bras son siège, pour passer la soirée à converser (à "palabrer") en buvant du vin de palme. Quant aux femmes, elles possèdent toutes, elles aussi, leur propre tabouret, qui demeure le plus souvent dans l’espace réservé à la cuisine, mais qu'elles transportent parfois sous un manguier ou un baobab, pour converser.

Il s'agit donc moins de mobilier que d'accessoires familiers et, par leur forme, par leur fonction, les sièges africains sont les révélateurs d'une culture et/ou l’insigne d’un individu, dont ils conserveront le souvenir même après la mort de celui-ci. Personne ne commettrait le crime de lèse-majèsté en s'asseyant sur un siège qui appartient à une vieille personne I En fait, s’asseoir respecte une hiérarchie : Lors d’une assemblée, c’est l'âge, le statut social qui déterminent où l’on peut s’installer. Adolescents et hommes de condition modeste prennent place à même le sol, ou sur des tapis, des rondins, ou restent debout, alors que les tabourets sont réservés à ceux qui détiennent un prestige, un pouvoir, ou simplement un âge avancé - ce qui est en Afrique un signe de sagesse qui impose le respect -  le siège rehaussant la condition de son propriétaire. » (In Comprendre l'art africain) Et plus il est travaillé, plus il est orné (de cauris , de cuivre...) plus haute est la condition et le pouvoir de celui-ci.

Il existe même des sièges qui ne sont que des objets de prestige destinés à impressionner le visiteur : Ceux-là - généralement des trônes - ne sont pas « mobiles » et personne ne s’y assoit jamais I

Le tabouret Baoulé

Ce tabouret ancien est "équipé" d'une poignée, ce qui n'est pas fréquent, mais correspond parfaitement à la mobilité définie ci-dessus.

L'ethnie Baoulé

Installée au centre de la Côte d'Ivoire, autour de la capitale Yamoussoukro, c'est une ethnie nombreuse qui représente près du quart de la population ivoirienne (environ trois millions de personnes)

Originaires du Ghana voisin d'où ils ont été chassés, les Baoulé se sont installés en Côte d'Ivoire il y a un peu plus de deux siècles sous la direction de leur reine Pokou. Celle-ci, pour pouvoir traverser un fleuve au cours de leur migration, a du donner en sacrifice  l'un de ses fils. C'est ainsi que le nom de Baoulé a été formé : "ba ou li" dans le langage de l'ethnie veut dire : "l'enfant est mort".